Démarches à effectuer dans les 6 jours
Parmi les démarches à effectuer, certaines sont plus urgentes que d’autres. Il convient de prévenir dans la semaine ou au plus vite les organismes énumérés ci-dessous.
La caisse d’assurance maladie (CPAM ou autres régimes)
Comme la mutuelle, prévenez cet organisme dans la semaine qui suit la disparition du proche concerné.
Dans le cas où le défunt était encore salarié, chômeur indemnisé, préretraité ou invalide, la CPAM peut verser aux ayants-droits, un capital décès représentant trois fois le dernier salaire mensuel du défunt soumis à cotisations*. Ce montant est destiné à compenser la perte de revenus du foyer engendrée par le décès de l’assuré.
Profitez-en pour demander :
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le maintien du droit aux prestations en nature du défunt pendant un an ;
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une immatriculation individuelle (si vous étiez sous le même numéro que le défunt)* ;
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votre pension d’invalidité de veuvage (si vous respectez les conditions) ;
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le versement de la rente d’ayant droit d’accidenté du travail.
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les remboursements des frais de santé en cours.
* S’il s’agît de votre conjoint et que vous ne travaillez pas, vous pouvez continuer d’utiliser le même numéro de Sécurité sociale que le défunt en fournissant une copie de l’acte de décès.
À NOTER : Prévenez votre propre caisse d’assurance maladie – au terme du maintien de droits d’un an, dans le cas où vous n’auriez plus droit à l’assurance maladie ou que vous subissiez une perte de revenus, vous pourriez bénéficier de la CMU (couverture maladie universelle).
La Banque et autres établissements de crédits (caisse d’épargne, comptes postal)
Déclarer le décès du défunt dans les sept jours à la banque et autres établissements de crédits. À la réception de l’acte de décès, la banque est dans l’obligation d’effectuer certaines opérations évoquées ci-dessous.
En savoir plus : Compte bancaire : que devient-il en cas de décès
Pour un compte individuel, la banque :
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bloque le compte au débit (et parfois même au crédit) ;
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annule les procurations ;
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demande la restitution des moyens de paiement (chéquiers, cartes bancaires etc.) ;
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accepte les paiements effectués avant le décès de la personne qu’ils soient par chèque ou carte bancaire.
Pour un compte joint
Le compte joint n’est pas bloqué sauf en cas d’opposition notifiée à la banque par l’un des ayant droit ou par le notaire chargé de la succession. Donc le co-titulaire peut continuer à faire fonctionner le compte « normalement ». Il peut déposer ou retirer de l’argent liquide, faire et émettre des chèques.
Bon à savoir : un compte joint au nom de « Monsieur et Madame » est automatiquement bloqué en totalité alors que s’il est au nom de « Monsieur ou Madame », il n’est pas bloqué. Dans ce dernier cas le conjoint survivant peut continuer à utiliser ce compte dans la limite des sommes ne faisant pas partie de la succession
Ce que peut faire la banque
Certaines banques peuvent acquitter les frais d’obsèques dans la limite de 1500€ (voire parfois jusqu’à 3000€ dans certains cas) en fonction de l’organisme bancaire sur présentation de la facture et sous réserve de la disponibilité des fonds sur le compte du défunt. Au-delà de cette somme, la banque peut quelques fois régler les frais à la demande de tous les héritiers ou du notaire.
À la réception de la décision du partage, la banque clôturera le(s) compte(s) individuel(s) et effectuera le paiement des avoirs au notaire chargé de la succession.
Si le dossier de la succession n’est pas géré par un notaire, le règlement des avoirs peut être fait auprès du représentant des héritiers.
Réclamez un accès au fichier des comptes bancaires (Ficoba) pour être sûr d’avoir prévenu tous les organismes bancaires du défunt.
L’employeur
Prévenez l’employeur du défunt dans les 48h. Demandez-lui le versement des sommes dues (salaire, épargne salariale etc.) pour un solde de tout-compte (cf. l’employeur face au décès d’un salarié).
Renseignez-vous auprès de la société, car il peut exister un organisme de prévoyance complémentaire (mutuelle de groupe) – ou garantie décès propre à la société – donnant droit à des aides ou prestations (capital frais d’obsèques, rente etc.).
Une photocopie de l’acte de décès peut vous être demandée (pour demander vos congés décès entres autres).
Si le défunt était employeur, prévenez les salariés du défunt le plus tôt possible. Le décès de l’employeur met fin instantanément au contrat de travail du salarié.
NE PAS OUBLIER : Prévenez les ASSEDIC sous 48 heures, si le défunt était au chômage et percevait des allocations.
La mutuelle complémentaire
Pensez à prévenir la mutuelle dans les 6 jours suivant le décès. S’il s’agît de votre conjoint vous pouvez continuer à utiliser la même mutuelle. Prévenez-les de votre nouvelle condition familiale pour qu’ils puissent mettre votre situation à jour. Dans le cas contraire, vous pouvez résilier ou changer de mutuelle sans demander de préavis.
À SAVOIR : La mutuelle peut vous donner droit à certaines allocations ou remboursement, et vous faire bénéficier du tiers payant obsèques, ce qui n’est pas négligeable.
Assurance vieillesse, caisse de retraite et autres caisses complémentaires
Si votre conjoint cotisait auprès d’une caisse de retraite complémentaire, alors, une pension de réversion peut vous être versée (à hauteur de 60% maximum de ce que le défunt percevait) sous certaines conditions d’âge et de non-remariage. Elle n’est pas calculée sur le montant de vos ressources.
Dans les trente jours qui suivent un décès (étant donné la lenteur de certains organismes, prévenez-les le plus tôt possible) il est important de prévenir la Caisse (ou les caisses) de retraite afin d’obtenir le règlement, d’autant qu’il est souvent trimestriel.
La pension de réversion est un pourcentage de la retraite d’une personne mariée au profit du conjoint survivant. Chaque organisme a son régime et ses conditions particulières qui lui sont propres : condition d’âge, nombre d’années de mariage, absence de remariage…
Il peut s’agir :
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de la Caisse nationale vieillesse ;
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de la Sécurité Sociale (CNAVTS) ;
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du Régime social des Indépendants (RSI) ;
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de l’assurance retraite de la Sécurité sociale (CRAM) ;
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de la Caisse nationale assurance vieillesse travailleurs (CNAVT) :
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d’ORGANIC ;
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d’ARRCO,
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d’ARGIC ;
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de La Mondiale ;
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d’UGRRISICA (institution de retraite complémentaire régie par le code de la sécurité sociale),
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de la Caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF (CPR).
De façon générale, le taux de réversion est environ de 54%, mais ce taux est variable selon les caisses de retraite.
NOTRE CONSEIL : Constituez un dossier de réversion très rapidement, car le premier versement peut mettre entre trois et quatre mois pour vous être versé. Il vous faudra vous armer de patience, car souvent les mêmes documents vous seront réclamés plusieurs fois (soit disant omis ou perdus…) et le premier versement de la pension n’est pas très rapide. Après cela, vous recevrez votre versement trimestriel (souvent en début de trimestre) de votre pension de réversion.
À NOTER : Si le défunt avait un statut de cadre, le conjoint peut jouir d’une partie de la retraite Agirc, ou d’un complément de la retraite Arrco s’il était simple salarié.
Pôle Emploi
Si le défunt touchait le chômage et/ou qu’il touchait des allocations, vous devez prévenir Pôle Emploi dans les sept jours à compter du décès.
Cela aura pour effet de suspendre le versement des allocations dues et, le cas échéant, de percevoir une allocation décès si la personne était inscrite comme demandeur d’emploi.
Le tribunal d’instance
Dans le cas de l’existence d’un PACS, demander la dissolution au tribunal d’instance
Le bailleur et le(s) locataire(s)
Deux cas de figure possibles :
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le défunt était propriétaire : il convient d’alerter les locataires et de leur transmettre les nouvelles coordonnées administratives et bancaires du nouveau bénéficiaire des loyers (habituellement, c’est au notaire que reviennent ces sommes jusqu’à liquidation de la succession).
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Le défunt était locataire : effectuer la résiliation du bail ou son transfert.
L’Adil (Association départementale d’information sur le logement peut vous fournir de précieux renseignements.
À NE PAS OUBLIER : S’il dépendait d’un syndic de copropriété, pensez à leur faire part du décès.